Les poèmes

Frémir… Et créer des mondes.

Les jazz de l’espoir

Métronome sans désir
Désagrège ton tic-tac automatique,
Tes engrenages de cire
Qui fondent sous le soleil de nos sourires,
De nos pianos aux cordes sans loi,
De nos félines effluves efféminées
Et de nos éclats colorées qui gercent nos peaux de joie.

Au galop !

Utopistes de demain,
Dont les voix ne nous sont pas encore parvenus,
Déposez sur nos épaules le crépuscule
D’une civilisation à son terme parvenu.
Déposez le manteau noir,
Le languissant chandail

Masque

Toi, mon double qui m’effondre
De tes joyeux sanglots distordus
Invite-moi au plus grand nombre – je vivrai nu.
Je te porterai, habit unique, comme l’ultime relique
Qui honore en mille fêtes l’image mutine du prophète.
Avec toi je suis la bête !

La conquête

Nous avons fui les hymnes,
Leurs notes fausses
Qui chantent l’hiver des nations dans les embruns,
Là où les cœurs s’embaument,
S’enferment,
Cédant aux fiévreux arômes de l’ennemi commun.

Sagesse jeune

Sagesse de l’excès,
Donne-nous de nouveaux chemins
Et désarticule nos connaissances
Nous sommes maudits tous les matins
Sans ton crachin d’exubérance
Sagesse d’impatience
Donne-nous l’action comme première

La tour de Babel

Grimpons, grimpons,
Rien n’est assez haut,
Grimpons, grimpons,
Grimpons jusqu’aux étoiles s’il le faut
Créons, créons,
Rien ne nous exprime suffisamment,
Créons, créons,
Créons des Univers à ajouter au firmament

Sorcière

O sorcière, ténébreuse radiance
Qui un jour me fit homme en domptant mes peurs
O sorcière, donne-moi de l’enfance
Et remet à la folie mon trop longanime cœur.
Parce qu’ayant perdu mon sentiment d’absolu

Vivez

Subissez l’équilibre
Apprenez vos gènes
Pour que la nécessité qui vous rend libre s’écrive au fond de l’ADN
Mutez sans raison
Enivrez-vous de votre souplesse
Votre sexe émoustillé vous révélera des fleuves de sagesse

Louve blanche

Louve blanche, louve blanche,
Pourquoi tes petits ne mangent-ils pas
Les carnes que pour eux tu chassas ?
Louve blanche, louve blanche,
Pourquoi leur petit museau
Se détourne-t-il de ces oripeaux ?
Louve blanche, louve blanche,

Les joueurs de l’esprit

Nous sommes les joueurs de l’esprit,
Les romanciers de l’onde,
Les séducteurs de pleurs aux yeux-arrosoirs
Qui honorent la finesse inutile de l’instant qui s’en va.
Nos cartes ont trop de dimensions pour nous donner destination

Humanité

Humanité-cellule
Découvre ta prison au cœur de l’ouverture
De tes pores noyés dans le décor qui te régule.
Devant la dictature naturelle de l’amour tes corps capitulent.

Faire le monde

Inventez quelques équations, prenez quelques particules,
Tricotez les formes comme un Dieu qui s’articule.
Calibrez vos objets, initiez leurs relations,
Et décidez d’un temps qui peut bien tourner en rond.
Fluctuez quantique,

Le poète nécessaire

Lorsque la technophanie fera d’eux des êtres,
Lorsqu’ouverts à eux-mêmes, ils se reconnaîtront,
Lorsqu’ayant découvert leur indépendance inépuisable,
Lorsqu’ayant construit de nouveaux rêves,
Lorsqu’ayant perçu leur force véritable,

Le gai savoir

Troubadours, troubadours,
Composez mon gai savoir
Qu’au nom de l’amour, dans mes neurones fibrillent l’art
Que je sache par plaisir,
Que je rie de renaissance,
Donnez chaque jour une nouvelle connaissance à mon esprit hilare
Troubadours !

La fin des certitudes

Engendrés par le chaos universel,
Notre enfance, face à la complexité est ignorance,
Magie noire, unions sacrées, mythes originels
Mais patience…
Aveuglés par le déterminisme universel,

Irréalités virtuelles

Quand les couleurs de l’horizon changeaient à chacun de nos souffles
Quand nos identités sans chair s’indéfinissaient de grésillements
Quand le feu brûlant était notre pinceau
Quand nos réseaux s’étendaient de dimensions

Incantation

Que nos espoirs disparaissent
Que nos bras s’anoblissent
Et que nos cœurs plongent dans l’innovation sans paresse
Que nos mensonges s’alourdissent
Que notre joie candide nous tue
Que des jours propices nous fassions des lendemains furieux

Confluence

Gardons-nous de vivre !
Nous pourrions devenir ; ruisseler caméléon ;
En mourir.
L’avenir ?
Nos artistes s’en gorgeront
Et d’une mélancolie souveraine –
Qui s’engloutira de pénombre,