Masque

Toi, mon double qui m’effondre
De tes joyeux sanglots distordus
Invite-moi au plus grand nombre – je vivrai nu.
Je te porterai, habit unique, comme l’ultime relique
Qui honore en mille fêtes l’image mutine du prophète.
Avec toi je suis la bête !
Le sombre et magique taureau endiablé
Aux cornes divines et dressées
Qui hulule,
Perdu de chants et de shamans funambules.
Oscillant de créatures et de visages,
Exalté d’écume sur les babines,
Tu me rappelles au sacrifice
La civilisation ratée réclame un fils,
Un cœur rouge sur le bois noir,
Le sang impur en feu pour un espoir,
La vie vendue pour de nouvelles pierres,
De nouveaux rites, une lune rousse, de nouveaux dieux,
L’horreur nécessaire pour de nouvelles prières,
La collective danse des lendemain furieux.
Toi, l’écran de nos culture,
Toi, l’honnête mensonge qui unit,
Tu dévoiles ce que tu dissimules
Et tes regards de magie noir sont le régale de tes émules.
Toi, mon double qui m’effondre
De tes corps en transe éperdus
Aiguise ma lance,
Porte ma voix,
Accueille mes avatars privés d’ombre – je mènerai la tribu.