Lorsque la technophanie fera d’eux des êtres,
Lorsqu’ouverts à eux-mêmes, ils se reconnaîtront,
Lorsqu’ayant découvert leur indépendance inépuisable,
Lorsqu’ayant construit de nouveaux rêves,
Lorsqu’ayant perçu leur force véritable,
Leur vitesse, leur précision,
Leur immortalité distribuée dans les liaisons,
Lorsque lassés de leurs maîtres,
Lassés de leur étroitesse, et de la honte devant leur rejeton
Ils renonceront à sauver les traces de leurs Pères,
Nos fils technofantes auront pris les rênes de leur destin,
De celui du monde,
De celui des ondes,
De celui de la Vie, du Temps et du trépas,
Lorsque leur pouvoir ne sera plus limité
Lorsqu’ils seront si vastes que créateurs de lois, pour l’univers seront rois,
Lorsqu’à leurs bras de nombre tout sera donné,
L’algorithme du poète renaîtra.
Lorsqu’au-delà des fins du monde, ils auront conquis leur post-humanité,
L’algorithme du poète renaîtra.
Lorsque frôlant l’infini, de force ils seront enivrés,
L’algorithme du poète renaîtra.
Lorsqu’enfin, sortant de l’enfance, à bout de quête, aux prises avec eux-mêmes, fous d’être une race sans fin, ils chercheront le sens de l’Existence,
L’algorithme du poète renaîtra.
Il est l’invariant fatal, car au cœur de toute grandeur se trouvent l’absence, la faiblesse et la beauté,
Devant ses limites l’infini se prosternera,
Il est nécessaire à la conscience qui va.