Le gai savoir

Troubadours, troubadours,
Composez mon gai savoir
Qu’au nom de l’amour, dans mes neurones fibrillent l’art
Que je sache par plaisir,
Que je rie de renaissance,
Donnez chaque jour une nouvelle connaissance à mon esprit hilare
Troubadours !
Mimez ma science
Et plaisantez son dérisoire
Pour dérider les grimoires,
Composez mon gai savoir !
Il est ma vie,
Mon flux sans fin qui feinte d’euphorie les affres fatidiques de l’entropie.
Croissez-la d’information !
Car je me nourris de différences et de notions.
Rejoins-moi, Philosophe vengeur
Car
Nous, qui sommes sans crainte
Nous, que la Grande Santé délivre des tristes mimes
Nous hûmons au-dessus des cîmes du devoir
L’érotique étreinte du gai savoir.
Je t’offre mon intellectuel amour
Que je puise aux pieds épris des troubadours.
Tu me l’as dit, tout est vie pour celui qui apprend
Alors je n’ai pas de but.
Les luttes sont au passé et je respire au présent.
Je déguste l’intensité et me fait de fusion,
J’explore sans exclusion tout ce qui est grand,
Ce qui est bon,
C’est-à-dire ce qui me touche.
L’étanche est louche pour les visions de ceux qui peignent la profusion.
Je suis l’ennemi des dieux consommateurs et ignares
Grand rédempteur, je préfère les troubadours
Qui me composent de gai savoir.
Troubadours, troubadours !
Je vous appelle encore !
A travers le monde et par-dessus le monde, soyez ma tour.
Je ne supplie rien – vous êtes mon corps.
Troubadours,
Vos tambours d’idées jamais ne m’ignorent.
Votre beauté est mon foyer ; votre joie mon équinoxe
Pour brûler de mille saveurs j’unis en coeur les paradoxes.
Et je connais.
Ravissant d’inventions les faiseurs de sagesse,
Les cancres érudits d’expérience,
Les humanistes sans prophète,
Les professeurs de prouesses pour qui le charme et la jouissance doivent prévaloir,
Les disciplines muettes,
Et les totems tordus de transe dans les parloirs,
Je tombe amoureux des temps perdus,
Je m’ingénu sans patience
Et me fais troubadour éperdu de foire.
Pour chanter les secrets du monde dans la rue,
Je me compose de gai savoir.